Après le Bras Canadien, les Yeux Canadiens du futur Télescope Spatial James Webb

20120725La technologie spatiale canadienne de pointe dirigée par le professeur René Doyon de l’Université de Montréal

Deux instruments, dont les acronymes sont NIRISS et FGS, conçus par une équipe codirigée par le professeur René Doyon de l’Université de Montréal seront intégrés dans le télescope spatial James Webb (JWST ou simplement Webb) qui remplacera Hubble en 2018. Ces instruments, qui cohabitent sur la même plateforme, quittent le Canada aujourd’hui pour une livraison à la NASA fin juillet. « NIRISS sera chargé de découvrir et d’étudier à la fois des exoplanètes de la taille de la Terre et les galaxies les plus lointaines. FGS aura la précieuse tâche d’assurer la position la plus précise au JWST situé à 1.5 millions de km de la Terre, » déclare le professeur Doyon du Département de physique de l’Université de Montréal (UdeM) et chercheur au Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ).

Prévu pour un lancement en 2018, Webb est un projet de collaboration entre les agences spatiales Américaine (NASA), Européenne (ESA) et Canadienne (ASC). Le télescope aura pour mission d’étudier les étoiles et des galaxies aux toutes premières années de la vie de notre Univers, la formation des étoiles de notre galaxie et la recherche de systèmes planétaires propices au développement de la vie. Il sera le successeur du très prolifique télescope spatial Hubble lancé il y a 22 ans. « Contrairement à Hubble qui est en orbite autour de la Terre à quelques 400 km de sa surface, Webb sera localisé à plus de 1,5 millions de km de notre planète, soit quatre fois la distance Terre-Lune. À cette distance, ses instruments seront dans un environnement stable et d’une extrême froideur. En effet, protégés du Soleil par son écran solaire de la taille d’un terrain de tennis, Webb et ses instruments seront refroidis à -230 C, ce qui permettra d’atteindre des sensibilités et des précisions inégalées, » explique le professeur Doyon.

Ce double instrument composé du FGS (Fine Guiding Sensor) et du NIRISS (Near InfraRed Imager and Slitless Spectrograph) est le fruit du travail des équipes scientifiques codirigées par le professeur René Doyon de l’Université de Montréal et le Dr John Hutchings du Conseil national de recherche du Canada (CNRC). Les instruments ont été réalisés principalement par l’entreprise privée COM DEV International – une compagnie de classe internationale spécialisé dans le design et la fabrication de matériel spatial – située à Ottawa et Cambridge en Ontario. L’UdeM et le CNRC ont aussi contribué à la conception et les tests de plusieurs éléments de l’instrument. Le partenariat entre l’Agence Spatiale canadienne, COM DEV et les équipes scientifiques canadiennes de l’UdeM et du CNRC aura permis de repousser les limites de la technologie actuelle en proposant de nouvelles innovations scientifiques. Cette collaboration garantie à l’équipe du professeur Doyon et aux astronomes canadiens du temps précieux d’observation une fois Webb en opération.

FGS : une précision à toute épreuve
Les deux « yeux » (cameras infrarouges très sensibles) du FGS sont un des éléments clés de Webb. Le FGS sera ni plus ni moins que le « volant » de Webb. lui permettant de rester pointé sur les objets célestes avec une immense précision, pour garder les images de Webb bien nettes.. FGS permettra à Webb de pointer dans la direction d’un objet céleste avec une précision angulaire de l’ordre du millionième de degrés soit l’angle formé par le diamètre d’une pièce de 25 sous placée à St-Jean de Terre-Neuve et vue depuis Montréal ou encore l’équivalent de l‘épaisseur d’un cheveu vue d’une distance de 5 km!

NIRISS : la continuité nécessaire des travaux du Professeur Doyon dans l’espace.
Joins au FGS, sur la même plateforme, l’instrument NIRISS sera l’un des quatre instruments scientifiques de Webb. Il aura pour mission de trouver et d’étudier les objets astronomiques les plus faibles et les plus lointains de notre Univers. Mais sa sensibilité spectroscopique dans l’infrarouge sera aussi appliquée à un des champs de recherches privilégiées du professeur Doyon : la recherche et l’étude d’exoplanètes. Déjà à l’avant-garde de ce domaine – notamment pour sa participation à la prise de la première image d’un système d’exoplanètes – le professeur Doyon et son équipe ont spécialement conçu NIRISS pour détecter la fine atmosphère d’exoplanètes aussi petites que la Terre, pour en déterminer leur composition, ou pour rechercher la présence de vapeur d’eau, de CO2, voire potentiellement des marqueurs biologiques comme le méthane ou l’oxygène. NIRISS aura la capacité de mettre en lumière d’autres mondes potentiellement habitables. « Il nous a fallu plus de 10 ans pour développer et construire cette incroyable machine pas plus lourde qu’une personne, » déclare le professeur Doyon. « Il n’y a pas de mots pour décrire l’impatience et l’excitation de voir notre instrument prendre finalement le chemin de la NASA. Toute l’équipe a bien hâte de le voir en opération en orbite! »

FGS/NIRISS arrivera au Goddard Space Flight Center de la NASA le 30 juillet 2012. Puis s’en suivront une longue série de tests et d’intégration avec le reste du télescope qui culmineront avec le lancement de Webb en 2018 suivi des premières données quelques mois plus tard.

L’équipe scientifique internationale du FGS/NIRISS, dirigée par le professeur René Doyon, inclus des astronomes de l’université de Montréal, de l’Université de Toronto, l’Université St-Mary’s (Halifax), du CNRC (Victoria), des Etats-Unis et de la Suisse.

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Vidéo : http://www.telly.com/62NRY?fromtwitvid=1

Image :

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Une réplique à l’échelle du JWST sur le vieux port de Montréal en 2009 avec les chercheurs principaux des projets (le professeur René Doyon est le 4ème en partant de la droite)

À propos du CRAQ :
Le Centre de recherche en astrophysique du Québec (CRAQ) est un partenariat entre l’Université de Montréal, de l’Université McGill et de l’Université Laval, qui regroupe tous les chercheurs dans le domaine de l’astronomie et de l’astrophysique de ces trois institutions, et également des collaborateurs de l’Université Bishop’s, de l’Agence spatiale canadienne, du Cégep de Sherbrooke et d’entreprises privées (Photon etc., ABB Bomem Inc., Nüvü Caméras). Le CRAQ est un des regroupements stratégiques financés par Le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQ-NT). Le CRAQ constitue un pôle unique au Québec de chercheurs en astrophysique dont les expertises variées et complémentaires, axées sur l’excellence, leur permettent d’être innovateurs, créatifs et compétitifs dans plusieurs domaines scientifiques, offrant ainsi aux étudiants des cycles supérieurs un éventail important de sujets en recherche fondamentale et appliquée.

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